bobard

bobard [ bɔbar ] n. m.

• fin XIX^e; a. fr. bobeau « mensonge »; onomat. bob, idée de « gonflé », et beau

♦ Fam. Propos fantaisiste et mensonger qu'on imagine par plaisanterie pour tromper ou se faire valoir; fausse nouvelle. ⇒ mensonge; fam. blague, boniment, craque (cf. Faux bruit). Raconter des bobards (cf. Mener en bateau). Les bobards de la presse. ⇒ canard. « ça n'est pas un bobard ? On peut vous faire avaler n'importe quoi » (Sartre). ⊗ CONTR. Vérité.

● bobard nom masculin (radical onomatopéique bob-, à rattacher à l'ancien français bober, tromper) Familier. Fausse nouvelle, propos mensonger. ● bobard (synonymes) nom masculin (radical onomatopéique bob-, à rattacher à l'ancien français bober, tromper) Familier. Fausse nouvelle, propos mensonger.

Synonymes :

- boniment

- craque (populaire)

- histoire

- mensonge

Contraires :

- vérité

bobard

n. m. Fam. Histoire fantaisiste; nouvelle inventée.

⇒BOBARD, subst. masc.

Très fam.

A.— Propos, conte mensonger ou fantaisiste destiné à tromper un public généralement crédule. Lancer, raconter des bobards. Synon. boniment, racontar :

• 1. ... même des cuisines d'où viennent normalement les bobards et jacasseries, les hommes de soupe ne rapportaient que du mutisme...

A. ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, p. 20.

B.— [Gén. en temps de guerre ou de trouble pol.] Faux bruit, fausse nouvelle ou opinion erronée que l'on répand soit pour masquer la vérité et encourager à poursuivre une action, soit pour alarmer l'opinion et démoraliser les troupes au combat :

• 2. Quant à la politique intérieure, le gouvernement procède par des communiqués à la presse, soit officiels, soit officieux. La plupart du temps, nous n'en usons qu'avec circonspection et parcimonie, lesdits communiqués étant farcis de bobards et de mensonges, tendant à représenter les ministres du moment, même ignares et canailles, comme des merveilles de sagesse et de prévision.

L. DAUDET, Bréviaire du journ., 1936, p. 24.

• 3. — La vérité c'est que ta haine de l'U. R. S. S. te porte à la tête, dit Henri. Tu travestis les faits, tu colportes n'importe quels bobards. C'est une sale besogne. À travers l'U. R. S. S. c'est le socialisme en général que tu attaques.

S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 253.

♦ Bobard de cuisine (cf. ex. 1). ... j'avais pris cela pour bobard de cuisine, tuyau crevé (CENDRARS, La Main coupée, 1946, p. 255).

Rem. 1. Var. plais. bobard de popote (ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 97). 2. La docum. d'ex. du XX^e s. fait une large part à ce 2^e sens, au détriment du 1^er, très peu illustré, si ce n'est dans des textes le plus souvent argotiques.

Prononc. :[].

Étymol. ET HIST. — Ca 1900 d'apr. DAUZAT, Notes étymol. et lex. dans Fr. mod., t. 8, pp. 13-14); 1912 pop. (cité dans ESN.).

Prob. dér. en -ard du rad. onomatopéique bob- exprimant le mouvement des lèvres, d'où la moue, la bêtise; à rattacher à l'a.fr. boban « vanité » (XII^e s. dans T.-L.), bober « tromper » (XIII^e s., ibid.), bobert « présomptueux, sot » (XIII^e s., ibid.), m.fr. bobeau « mensonge », XVI^e s. dans GDF., mots qui ont largement survécu dans les dial. (DAUZAT, loc. cit.).

STAT. — Fréq. abs. littér. :49.

DÉR. Bobardier, subst. masc., néol., fam. Propagateur de faux bruits. Ministres bobardiers (Pilori, 7 févr. 1941). ... la Société des Nations, qui fait vivre confortablement ses bobardiers (L. DAUDET, Le Stupide XIX^e s., 1922, p. 9). Attesté dans QUILLET 1965, ESN. 1966. — 1^re attest. 1922 id.; dér. de bobard, suff. -ier.

BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 218. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 535.

bobard [bɔbaʀ] n. m.

ÉTYM. V. 1900; du rad. onomat. bob-, bien attesté en anc. et moy. franç. (bober « tromper », XIII^e; boban « vanité », XII^e, etc.), et qui a dû subsister dans les dialectes. → Bobine.

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♦ Familier.

1 Rare. Propos fantaisiste et mensonger qu'on imagine par plaisanterie, pour tromper ou se faire valoir. ⇒ Mensonge; bateau, II., 4.; 2. blague, boniment, canular. || Raconter des bobards. || Donner, couper dans un bobard.

1 Je ne suppose pas que vous coupiez dans le bobard de son génie créateur ?

Bernanos, Un mauvais rêve, Œ. roman., Pl., p. 893.

2 Cour. Fausse nouvelle. ⇒ Canard. || Les bobards de la radio, de la presse. || Croire tous les bobards. || C'est encore un bobard.

2 (…) ça n'est pas un bobard ? On peut vous faire avaler n'importe quoi.

Sartre, les Chemins de la liberté, t. II, p. 42.

3 Ce n'est pas avec tes bobards qu'on supprimera la guerre, dit-il, mais avec des canons, des avions et des tanks.

Francis Carco, les Belles Manières, p. 16.

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CONTR. V. Vérité.

DÉR. Bobardier.

Encyclopédie Universelle. 2012.